Les parents face aux écrans : entre usage intensif et impacts familiaux
La semaine dernière, nous avons sondé les familles de Suisse romande pour comprendre l’impact de l’utilisation des écrans sur les parents eux-mêmes et sur leurs relations familiales. De plus en plus au centre des préoccupations, le rapport aux écrans peut affecter non seulement notre bien-être, mais aussi la qualité de nos interactions avec nos enfants, voyons ce que les parents eux-même en disent…
Temps passé sur les écrans : une consommation élevée en dehors du travail
Les résultats montrent que la majorité des parents passent entre 2 à 4 heures par jour sur les écrans en dehors des heures de travail, avec un quart d’entre eux dépassant les 4 heures quotidiennes (22 %). L’utilisation prolongée des écrans par les adultes pose question en termes de qualité de vie et de disponibilité mentale pour les activités familiales et la communication avec les enfants.
Les effets ressentis d'une exposition prolongée aux écrans
Sur le plan physique et mental, 38 % des parents rapportent des difficultés à se concentrer et à « déconnecter », tandis que 22 % mentionnent des symptômes de fatigue oculaire ou des maux de tête. Il est également inquiétant de constater que pour 33 % des parents, le temps passé sur les écrans génère de la culpabilité, car ils se sentent moins disponibles pour d’autres activités ou pour leurs enfants.
L'impact des écrans sur les relations parent-enfant
Les résultats sont cependant particulièrement frappants lorsque 94 % des parents reconnaissent que leur usage des écrans affecte leur relation avec leurs enfants, en les rendant plus distraits et moins présents.
Redéfinir la place des écrans dans la dynamique familiale est un enjeu de taille mais plus que nécessaire. Pour cette raison nous avons créé une émission spéciale dédiée aux écrans que vous aurez l’occasion de voir bientôt, premier trimestre 2025.
Des règles d'utilisation encore peu instaurées
Bien que les parents soient conscients des effets de l’utilisation des écrans, 75 % d’entre eux admettent ne pas toujours réussir à respecter les règles ou limites qu’ils se sont fixées. Seuls 10 % évitent systématiquement les écrans avant de se coucher, tandis que 15 % disent ne pas avoir de règles spécifiques.
Vers un usage plus équilibré des écrans
Enfin, lorsqu’on leur demande ce qu’ils aimeraient changer, la majorité (58 %) souhaite réduire le temps passé sur les réseaux sociaux, tandis que d’autres envisagent d’utiliser les écrans de manière plus créative ou éducative. Environ 16 % ne souhaitent rien changer dans leurs habitudes.
Ressources disponibles en Suisse romande
Pour les familles souhaitant améliorer leur relation avec les écrans, voici quelques ressources parmi tant d’autres :
- Action Innocence : active en Suisse romande, elle propose des conférences et des conseils pour sensibiliser les familles à une utilisation raisonnée des écrans.
- Pro Juventute : propose de nombreuses ressources sur la gestion des écrans, y compris des fiches d’information et des webinaires.
- REPER Fribourg : organise des événements sur les thématiques des écrans
- Les recommandations des cantons, voici pour le Canton de Vaud :
Les résultats de ce sondage rappellent l’article de Sophie Gaitzsch dans Heidi News (2022), où elle note que, bien que les parents soient préoccupés par la consommation numérique de leurs enfants, ce sont eux qui affichent le plus haut « score d’usage addictif » des smartphones. Sensibiliser massivement les parents à leur propre usage des écrans pourrait donc être une approche judicieuse pour influencer positivement les habitudes numériques de toute la famille.
Il aurait également été intéressant de connaître l’avis des enfants sur l’utilisation des écrans par leurs parents, pour mieux comprendre comment cela les impacte. En effet, les jeunes observent et imitent souvent les comportements des adultes autour d’eux, et sans surprise les reproduisent.
Pour encourager un usage plus conscient, La Récré Parentale recommande d’instaurer des « zones sans écrans » dans certaines pièces ou des moments de déconnexion, comme lors des repas ou en soirée. Sensibiliser les enfants, et se sensibiliser soi-même, aux signes de dépendance ou de fatigue numérique est également essentiel pour maintenir un équilibre sain et adopter des habitudes plus réfléchies.
Nous remercions chaleureusement les familles de Suisse romande qui se prêtent volontairement au jeu des sondages hebdomadaires et pour leur honnêteté dans les réponses.
Pour participer aux prochains sondages c’est sur Facebook et c’est par ici 
Katarina Spasojevic
Publications
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